Chaque année, la rentrée universitaire devient un parcours du combattant pour les étudiants en quête de logement. C’est d’autant plus difficile que le marché immobilier est en situation de pénurie de logements abordables.
La pénurie de logements abordables
Structurellement, avec la crise immobilière des trois dernières années, la pénurie de logements abordables s’aggrave. En cause, le manque de construction de nouveaux logements, les politiques urbaines restrictives, et le retrait du marché de la location de nombreux biens classés F ou G, dont les loyers ont été gelés. Les locations de courte durée ont également retiré du marché locatif des milliers de logement étudiants dans les régions denses.
Le coût des charges
Le poids des charges pénalise également le logement étudiant. Avec l’inflation, de nombreux postes de dépenses pénalisent le logement étudiant. A Paris, au 1er janvier 2024, le prix du mètre cube d’eau s’élève à 4€ TTC/m3 hors abonnement. Au 1er février 2024, les tarifs de l’électricité ont augmenté de 9,8 % en heures pleines et heures creuses, et 8,6 % sur les tarifs de base. Au 1ᵉʳ juillet 2024, le prix du gaz a augmenté entre 5,5% et 10,4%.
Pourquoi est-il important de loger les étudiants ?
Les étudiants constituent les forces vives de notre nation pour les prochaines années. Il est essentiel, pour leur bien-être et leur équilibre, qu’ils puissent accéder à des logements propices à l’étude et au repos, contribuant ainsi à une meilleure expérience universitaire globale.
Comment donner du pouvoir d’achat aux étudiants en France ?
Nous devrions réfléchir à construire des universités, des écoles de formation, et des écoles de commerces dans les stations balnéaires du sud ou de l’ouest de la France. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y a des milliers de logements vacants dans les périodes d’octobre à fin juin.
Exemple de villes facilement accessibles et équipées d’aéroport, TGV : Canet – Plage, Cap d’Agde, Port Camargue et bien d’autres.
L’idée est de créer un bail de résidence étudiant. Le fait de louer pendant 9 ou 10 mois à un étudiant donnerait l’exonération de la taxe d’habitation pour tous les bailleurs qui loueraient ainsi leur résidence. Cela ferait vivre à l’année certaines communes, leur rapporterait des recettes et créerait de nouveaux emplois à l’année.
Cela désengorgerait certaines grandes villes ou se trouvent toutes ces écoles et universités, et y libèrerait des logements pour les travailleurs dans les régions denses.
Avec des loyers beaucoup moins chers. Les loyers à Paris et sa périphérie sont de l’ordre de 800 € à 1100 €. Les loyers de Bordeaux, Lille, Marseille, Toulouse, sont de 500 à 600 €. Notre estimation locative sur ces stations est de 250 € mensuel pour un studio 350 € pour un deux pièces. Les aides aux logements sont en proportion des revenus des parents et du montant des loyers. Construire une université ou une annexe d’Université (Cap d’Agde, par exemple, est à une heure de trajet de Montpellier) coutera moins cher que la construction de logements étudiants. L’économie réalisée sur les aides au logement étudiant permettra de financer ces infrastructures.
Il est urgent de trouver des solutions pour le logement étudiant. Maximiser l’occupation des logements dans des localités à forte vocation touristique est une solution, à condition de créer des équipements universitaires qualitatifs et de donner des outils aux bailleurs pour en tirer un avantage. Du AirB&B en quelque sorte, utile pour la communauté.
Michel PLATERO
Président de l’Institut Janus